Refugee-Led Daycare Center, Rwanda – Une approche entrepreneuriale pour des services essentiels

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Dans le camp de réfugiés de Mahama (Rwanda), les femmes entrepreneures réfugiées rencontrent des difficultés à concilier leurs activités professionnelles et la garde de leurs enfants. En réponse, Save the Children et les mères du camp ont créé le centre de garde Itetero (“Espoir” en kinyarwanda), une solution communautaire et financièrement autonome qui soutient à la fois le développement économique des femmes et le bien-être des enfants.

Contexte et problème

Les femmes entrepreneures du camp gagnent en moyenne 78 % de moins que les hommes, principalement à cause du manque de garde d’enfants abordable. Beaucoup doivent emmener leurs enfants sur leur lieu de travail ou les laisser seuls, compromettant leur sécurité et leur développement.

Création et fonctionnement du modèle Itetero

Lancé en 2022, le centre Itetero a été co-conçu par la communauté et est aujourd’hui entièrement géré et financé par les parents.

  • Il accueille des enfants de moins de 3 ans, du lundi au samedi matin.
  • Le personnel (4 femmes et 4 hommes) vient exclusivement de la communauté réfugiée.
  • Le centre a atteint l’autonomie financière en 16 mois grâce aux frais de scolarité payés par les parents.

Résultats clés

L’évaluation du projet montre des impacts majeurs :

  • Autonomisation économique des mères :
    • Temps de travail passé sur les activités rémunérées : de 5 à 9 heures/jour.
    • Revenus hebdomadaires +108 % (de 39 à 82 USD).
    • Épargne +136 % (de 10 à 24 USD/semaine).
  • Développement des enfants :
    • 89 % des parents constatent des progrès cognitifs et linguistiques.
    • 81 % notent une meilleure santé et nutrition.
    • 93 % disent que leurs enfants sont plus heureux et confiants.
  • Le projet favorise aussi une implication accrue des pères dans les soins aux enfants (50 % du personnel du centre sont des hommes).

Portée et potentiel de réplication

Le modèle Itetero est durable, reproductible et adaptable à d’autres contextes de réfugiés ou à faibles revenus.
Il repose sur :

  1. L’implication communautaire dès la conception.
  2. L’autofinancement par les parents.
  3. Un appui initial limité (réhabilitation du bâtiment, formation du personnel, petit financement de départ).

Conclusion

Le centre Itetero dépasse le rôle de simple service de garde : il est un levier d’autonomisation économique des femmes, un facteur de développement des enfants et un modèle viable de gestion communautaire pour d’autres camps de réfugiés au Rwanda et ailleurs.

Lien vers une petite vidéo de l’association