Moins connu mais tout aussi important, Movember vise à sensibiliser la population aux cancers masculins, notamment ceux des testicules et de la prostate, ainsi qu’aux enjeux de santé mentale des hommes.
Le cancer des testicules touche principalement les jeunes hommes, avec une moyenne d’âge d’environ 37 ans, tandis que le cancer de la prostate apparaît plus tard, autour de 70 ans. La détection précoce de ces maladies améliore grandement les chances de guérison, d’où l’importance d’une bonne information sur les signes à surveiller.
Parmi les symptômes du cancer des testicules, on retrouve un gonflement, une sensation de lourdeur, une douleur au toucher ou à l’aine, ainsi qu’un changement de forme ou de taille du testicule.
Pour le cancer de la prostate, les signes peuvent inclure un besoin fréquent d’uriner, une dysfonction érectile, des douleurs dans le bas du dos ou les hanches, la présence de sang dans les urines ou le sperme, une sensation de brûlure en urinant, une éjaculation douloureuse ou encore des difficultés à commencer à uriner.
Actuellement, il n’existe pas de dépistage systématique du cancer de la prostate. Toutefois, les examens tels que le test PSA (dosage sanguin de l’antigène prostatique spécifique) et le toucher rectal permettent de détecter des anomalies à un stade précoce, souvent avant l’apparition de symptômes.
La Fondation suisse de la recherche contre le cancer soutient plusieurs projets visant à améliorer la prévention et le traitement de ces maladies.
Le premier projet concerne l’amélioration du suivi des patients atteints d’un cancer des testicules. Les chercheurs analysent les données issues du diagnostic et du suivi de patients en Suisse, en Autriche et en Allemagne, afin d’identifier les examens les plus efficaces pour repérer les récidives. Une avancée importante réside dans la découverte d’un biomarqueur sanguin, le microARN-371, capable de détecter les récidives de manière plus fiable et plus précoce que les méthodes actuelles, tout en évitant une exposition excessive aux rayonnements et en réduisant les coûts liés à l’imagerie.
Le second projet porte sur le développement de nouvelles options thérapeutiques pour le cancer de la prostate métastatique. Cette forme avancée et agressive du cancer devient souvent résistante aux traitements hormonaux classiques. Les chercheurs explorent de nouvelles approches, comme la radioimmunothérapie, qui cible une protéine spécifique présente à la surface des cellules tumorales, le PSMA (antigène membranaire spécifique de la prostate). Cependant, environ 30 % des patients ne peuvent bénéficier de ce traitement, car leurs cellules tumorales ne présentent pas cette protéine.
Afin de surmonter cette limite, des scientifiques travaillent sur des mini-tumeurs humaines en laboratoire pour identifier d’autres protéines de surface propres aux formes les plus agressives du cancer. L’objectif est de créer des thérapies ciblées combinant des anticorps et des médicaments, capables de détruire plus efficacement les cellules cancéreuses résistantes et d’améliorer les chances de survie des hommes touchés par un cancer de la prostate à un stade avancé.
Ainsi, Movember ne se résume pas à la pousse d’une moustache : il symbolise un mouvement mondial pour la prévention, la recherche et la prise de conscience autour de la santé masculine. Par des gestes simples — parler, s’informer, consulter régulièrement — chacun peut contribuer à sauver des vies.